La première ébauche de l’Avantisme est esquissée dans Pièces Rapportées c/o dimitri vazemsky*.
Pourtant c’est à la fin du siècle dernier qu’apparait la première pièce du puzzle dans un récit pour enfant encore jamais édité intitulé « Le Jardin d’Anton ». Cette fiction agit comme manifeste déguisé du concept d’Avantisme.
L’irrésolution face à l’infini des possibles. Beauté même. Juste avant.
Sauvage rivière sans lit.
Le fondement de l’Avantisme est simple. Rester le plus longtemps possible sans acter. Laisser agir les forces en jeu. S’y baigner. Ne pas tenter de s’en sortir par la création d’une barque.
Ou d’une maison sur la rive.
Appliqué à la peinture, la métaphore de l’Avantisme est le touilleur. La couleur est préparée, prête à être appliquée, tout est possible. L’action va contraindre, sur la toile, tous ces possibles en une image unique.
C’est un principe de non-intervention égoïste. Rester juste avant, juste avant la création d’une image ou tout autre production, d’un signe egocentré. Le drapeau. La marque.
L’histoire de la peinture en déborde…
Pour reprendre des termes de sémiologie, l’Avantisme cherche à rester dans le Sens.
Avant l’Effet de Sens.
Dans la cristallisation même, sans souci de la forme matérielle produite.
Le cristal au bout du rameau importe peu. Il est montré aux touristes des mines de sel de Salzburg.
Et le touriste, quand on lui montre le bâton, regarde le bâton et non ce qui est pointé.
L’oeuvre devient cette cristallisation même, mise en oeuvre in situ, rendant compte de la rencontre, en une trace, à la rigueur, mais jamais dans un objet finalisé pour sa propre fin.
La cristallisation n’a pas de fin.
Les objets produits par cette cristallisation sont des artefacts.
En aucun cas des oeuvres.
Noter le subtil déplacement.