« C’est la cristallisation, comme dit Stendhal! »

 

 

 

Ça commence par du Gainsbourg. « C’est la cristallisation, comme dit Stendhal! »
Puis ça redevient du Stendhal. Dans un lent processus de remontée à la source.

En fait non, ça commence dans l’atelier. Un pot de rouge touillé. Et tout s’arrête.
J’ai entre les mains, un rameau de magnolia, ramassé dans la cour, dont l’extrémité est maculée de rouge. Trempée.
C’est beau.
N’ai plus envie de peindre quoique ce soit.
La couleur est prête, mélangée, dans le pot. Monochrome.
Mais aucune envie d’image.
Rien qui ne puisse dépasser la beauté de ce touilleur.

Bâton de cristallisation.

Le pinceau.
Avant l’image.
Avantisme.

Le rameau -tel que ramassé- simple bout de bois avec ses propres codes, couleurs naturelles, stries, noeuds, parties visibles, couleurs, stries, noeuds, qui font de lui un rameau.
La partie immergée -devenue une forme monochrome maculée- de rouge occultée, révèle autre chose, toutes les informations visuelles du rameau sont occultées.
Seules les formes persistent.
Elles seules.

Sa picturalité a disparu. Enlevée.
L’oeil ne perçoit plus rien des stries, veines, noeuds.
Ne reste que la forme, les volumes.
Dans le rouge fondus.

Sculpture.
Minimale.